L’album original est sorti en 1999. Dix ans plus tard, pour commémorer le dixième anniversaire du label parisien fondu d’afrobeat, Comet Records, il est revisité par le producteur accordéoniste Fixi, alias François-Xavier Bossard, et remixé par l’expérimentateur Jean Lamoot, fort de ses dix années passées en Afrique.
Pari osé, l’album est une démonstration de leur savoir-faire audacieux en présentant en seconde partie les cinq titres originaux et en premier volet les mêmes revisités par leur nouveau souffle qui ne trahit pas par ses incursions électroniques la production originelle, mais lui insuffle un air plus actuel.
Les premières versions sont déjà elles-mêmes astucieusement enrichies par les trouvailles du Franco-Irlandais Doctor L. (Liam Farrell), batteur comme Tony Allen, qui nuance, avec des effets rap, electro-dub, les improvisations de l’ancien complice du Black President de l’afrobeat nigérian Fela Anikulapo Kuti (1938-1997). Un groove prenant qui donne à Tony Allen une jeunesse inespérée.
Le miracle a lieu une seconde fois quand ses titres d’origine sont sublimés par des inventions judicieuses, des petites touches respectueuses et futuristes à l’exemple de celles d’Ariya, douces et hypnotiques. Le nouveau Black Voices, plus syncopé, est envoûté par la voix funk, un peu d’outre-tombe, de l’Américain Michael “Clip” Payne (ex- Funkadelic Parliament).
Alors que sur Get Together, un mélange réussi funk et afrobeat, la voix de Gary “Mudbone” Cooper des P-Funk All Stars renoue avec les années 1970, les plus créatives de la musique afro-américaine. Quant à Asiko, la version revue est une lente transe de plus de sept minutes, un envol de batterie, guitare, basse, synthétiseur façon seventies, trompette et sax très funky. De toute façon, ce morceau tire son nom de la tradition de l'ethnie Ikale de l'ouest du Nigeria, l’asiko revitalisé par la disparue Madam Comfort Omoge dans les années 1970-80 en musique urbaine.
Par Hadi Omar | akhaba.com