C’est un chant dédié aux mystères de la nature. Comme les siens, pour Luzmila Carpio, Indienne Quechua de Bolivie, l’existence c’est vivre en harmonie avec son environnement naturel, la terre et le ciel qui est merveilleusement sollicité dans La Lune et les étoiles. Luzmila installe en une dizaine de morceaux publiés en 2003 une atmosphère magique qui vous emporte tout doucement.
Des musiques fragiles, presque évanescentes, parfois à peine secouées par quelques vives envolées, interprétées par un sextette occidental qui a su respecter la délicatesse, l’infinie douceur d’une culture plusieurs fois millénaire, à l’exemple d’un des plus captivants titres du disque, intitulé Les Enfants. La flûte (le bansuri d’Henri Tournier) y joue l’air vital, l’orgue de cristal l’eau pure alors que la contrebasse (Yves Torchinsky) se prend pour un arbre et la guitare (Pierrick Hardy) rythme la danse des enfants.
Un tonnerre gronde (le davoul métallique de Pierre Rigopoulos), c’est le big-bang de La Création, tout simplement, apaisé plus tard par le timbre d’enfant de la chanteuse, qui se transforme en berceuse ou prière. Sur plusieurs morceaux, notamment vers la fin de l’album, dès Les Animaux, le chant de Luzmila perce. Sa voix cristalline coule comme l’eau de source, limpide et têtue.
Par David Marif | akhaba.com